24 mai 2012

Conséquences de l'actuel conflit armé sur les femmes et les enfants à l'Est de la RD.Congo

L'intensification des opérations militaires de traque des forces négatives par les forces loyalistes FARDC dans toute la partie EST de la RDC, ne fait que perdurer. Les conséquences deviennent de plus à plus déplorables sur les vies humaines, notamment des déplacement massif des populations à l'intérieur du pays  sans assistance, et d'autres vers l'Ouganda, voisin. 
Les déplacés des combats dans le Kivu


















Près d'un milliers des déplacées sont rapportés depuis les attaques du 29 avril 2012 dans le territoire de Masisi . Dans la poursuite de son objectif, les forces loyalistes ont orienté leurs attaques vers les bases de forces négatives, précisément vers Runyoyi, dans le parc de virunga, l'actuelle base de l'ancien chef militaire N°2 du CNDP, ex-mouvement politico- militaire, Mr Bosco Taganda. Ce dernier est recherché par la cour pénale internationale, accusé de crime contre l'humanité pour avoir commis plusieurs exactions à l'Est de la RDC et participer à l’enrôlement d'environs 150 enfants dans les rangs des groupes armés en Ituri au côté de Thoma Lubanga, inculpé aussi par la même cour.
Les femmes et enfants fouillant les combats à l'Est de la RDC, se dirigent vers l'ouganda
Dans le grand Nord-kivu, les éléments d'enquêtes signalent une réorganisation des plusieurs groupes armés formant une coalition dénommée M23, depuis le début du mois de mai courant.

En début mai 2012, la société civile de Lubero rapporte que le groupe  Mai-Mai  PARECO( Patriote résistant congolais) sous le lead de Mr Lafontaine a investi la localité de MBINGI à 20 Km d'ALIMBONGO, chef lieu de la Collectivité de BATANGI. La troupe regorge plusieurs dizaines d'enfants et que d'autres recrutements de mineurs sont au rendez-vous.

A Beni , selon la société civile Ville et Territoire de Beni  rapporte également que depuis le début du mois de mai, une vaste campagne de recrutement des démobilisés et enfants est en cour en Secteur de RUWENZORI en perspective de la genèse d'un nouveau groupe armé. Le réseau des auteurs de ce recrutement n'est pas encore bien identifié, le nombre d'enfants et adultes jusque là recrutés et ainsi que leur destination ne sont pas encore identifiée.

L'association EADEV exprime son inquiétude suite à ces mouvements qui fragiliseraient son action de démobilisation et réinsertion sociaux-économique des ex-EAFGA( Enfants associé aux forces et groupes armés). Un cercle vicieux pointe une fois à l'horizon pour cette tâche aussi lourde pour les associations de protection de l'enfance, dont les moyens sont nettement réduis.
Les efforts du gouvernement congolais devraient être salués, avec l'adoption de la loi du 10 janvier 2009, qui interdit l'utilisation des enfants dans les forces et groupes armés en RDC. La loi prévoit 20 ans de prison à l'encontre des recruteurs. Mais si cette loi est un pas en avant important, des enfants sont toujours enrôles en masse dans les rangs des groupes armés opérant dans l'Est du pays.Toutes les parties aux conflits, dont la majorité est actuellement intégrée dans l'armé nationale, sont responsables du recrutement forcé des enfants soldats. 

La place de l'enfant n'est pas dans les rangs des groupes armés, elle est plutôt dans sa famille, à l'école, et dans un environnement lui offrant un bon cadre de vie, souligne le Président de l'association EADEV, Mr Augustin VWALUMA, en appelant aux auteurs au respect absolu de droits des enfants dans cette partie du pays. Ces actes de recrutements d'enfants dans les rangs des groupes armés  est une violation grave de droits des enfants et  constituent une crime  de guerre et crime contre l'humanité.
Il est impérativement urgent que des mesures préventives soient être accélérées.Il en est de même des Structures de plaidoirie et d'accueil  devront être mobilisées si les acteurs arriveraient à sortir les enfants de ces mouvements à coté des centaines d'autres qui ne sont pas jusque là libérés.
Pour EADEV
Augustin VWALUMA
Président




23 mai 2012

Situation humanitaire depuis les récentes opérations militaires à l'EST de la RDCongo(les KIVU)

Depuis janvier 2012, EADEV, intervient dans le sud de Lubero jusqu'à Kanyabayonga où la situation  humanitaire reste trop préoccupante, suite aux évènements tragiques des combats entre groupes armés dans cette zone. 
En collaborations avec les acteurs humanitaires de la plate forme, les membres de l équipe d 'EADEV participent activement et régulièrement à des missions d'évaluation globale pour une bonne coordination des réponses conjointes à la situation qui prévaut actuellement dans les Kivu . 
Dans ce collectif des ONG humanitaires locaux et internationaux, les objectifs de descente sur terrain sont principalement de collecter les informations sur la sécurité des populations civiles,d' analyser les différentes informations en vue des réponses ultérieures adaptées ;de s'acquérir de la situation de protection de l’enfant dans la zone et afin de mener des actions de plaidoyers auprès des autorités civiles et militaires au niveau local.
Mme Thérèse d'EADEV en  mission d'évaluation inter agence dans le sud de lubero au 16 fevrier

Au cours de l'évaluation, les ONG ont identifié un duel ,pesanteurs dont notamment la problématiques de la présence ou de l’absence des forces de l’ordre ainsi de la présence des groupes armés qui ont une influence directe sur la sécurité des populations civiles dans les zones visitées et les environnants. Parmi les zones visitées, on observe la présence des forces régulières(FARDC), de la Police nationale congolaise  à Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa et Kanyabayonga
Par contre, il n’ y a aucune position des forces loyalistes à Lusogha et  Bulindi; seule une faible présence de la Police nationale congolaise est observée dans ces deux villages (3 à 4 hommes mal équipés). A Luhanga, la sécurité et la protection des civils sont relativement assurées par une position des FARDC.
Dans les entretiens avec les femmes, les jeunes, les enfants, les autorités civiles et militaires, les groupes armés sont présents et actifs à l’intérieur ou aux environs des villages ci hauts visités. D'où une menace permanente des attaques qui provoqueraient un déplacement des populations vers les zones un peu sûres.
Vue du village de Mbughavinwa lors de l'arrivée d'équipe de'évaluation, avec celle d' EADEV, Th&Phil

Malgré la présence des FARDC  à Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa, Luhanga et Kanyabayonga les Force de Libération du Rwanda( FDLR )seraient présents à environ 3 à 5 km autour des villages. Selon les autorités locales, les bases des groupes armés, en particulier les FDLR, se trouveraient dans les zones de Bukumbirwa, Maruho, Maserehenya, Mirombo, Ngaha, Kateku, Mwekwe, Kinyamuyagha, Birundule, Mirangi, Lusuli, Kyahala, Malianga et Kikuku. Ces derniers s’adonnent à l’exploitation artisanale des minerais dans la partie nord-ouest du territoire de Walikale, à Korombri, Malimingi, Irameso, Bukonde, Misau, Buruko, Kalinga, Muzanga et Buhimba.
Dans les localités de Mirungi, Kanune, Iremya, Kalehe, Lushoa et Muronga du groupement d'IKOBO, les traques des groupes armés( FDLR, Mai-Mai) par les forces loyalistes ont fait vidé les populations de quelques de ces localités précisément kalehe, lushoa et Muronga.
            
I.Analyse des éléments spécifiques de la mission:

A.   Sécurité des populations civiles:
On note un sentiment de relative quiétude au sein des populations des zones où il y a la présence des FARDC. Quelques situations liées aux comportements de certains éléments FARDC mais aussi aux opérations militaires fragilisent la sécurité à l’intérieur même des villages où il y a des positions FARDC. C’est par exemple le cas de Luhanga où les FDLR ont attaqué le 30 janvier 2012, brûlant 37 cases et pillant des vivres et autres biens. Au cours de leur retrait, ces mêmes assaillants ont pillé le village de Kalevya. Tout ceci est arrivé après  le départ des FARDC de Luhanga pour une opération militaire à un autre endroit, laissant la zone Luhanga complètement dégarnie

Une staff EADEV devant une case incendiée à Luhanga  en date du 30 janvier 2012

Constat d’incendie par l équipes inter agence à Luhanga en date du 30 janvier 2012














Dans certains villages où il y a des positions FARDC, la population dénonce quelques dérives dans les comportements des soldats. A Mbughavinywa, les FARDC imposeraient à la population des travaux forcés pour la construction de leurs abris et le creusage de tranchées, en remettant des jetons à ceux qui ont travaillé et en imposant le paiement d’amendes forfaitaires à ceux qui ne se sont pas présentés au travail. Ils auraient également extorqué aux fabricants de planche et à la Fédération des entreprises congolaise une somme respective de 50 $US. Le commandant de la Police et le président de la Fédération des entreprises seraient quant à eux obligés de payer des crédits de téléphone par semaine au commandant FARDC, qui prélèverait également une partie importante des amendes collectées par la Police. Cette pratique de raquette finira par créer un conflit entre autorités de la police et civiles. Il s’immiscerait également dans les attributions traditionnelles de la Police.
A Kanyabayonga, les militaires se livrent parfois à des violations des droits de l’homme, notamment des coups et blessures. A Buleusa, ils procèdent régulièrement à des arrestations arbitraires et torturent des civils, en échange parfois d’une rémunération versée par la partie plaignante. Par ailleurs, ils se rendent régulièrement au centre de santé de Buleusa pour des soins, mais sans jamais payer les frais médicaux.
Par ailleurs, la Police aurait tendance à accuser la population de Bulindi de complicité avec les FDLR, mais il a été relevé par plusieurs sources que les quelques éléments de la PNC et les habitants de la zone n’ont d’autre choix que de collaborer avec les groupes armés afin de préserver leur vie. Il est à noter que trois éléments de la PNC auraient été déployés dans le village depuis mi-janvier 2011, mais ils ne disposeraient que d’une seule arme. Selon des sources de la société civile, ils auraient eux-mêmes tendance à inciter la population à payer les taxes illégales réclamées par les FDLR.

Enquête des violations des droits humains par les équipes













Par ailleurs, l’équipe a constaté deux cas d’arrestation arbitraire et détention illégale aux cachots de la Police locale de Bulindi et Kanyabayonga.
La population serait par ailleurs rançonnée par les forces de sécurité censées la protéger, sur les axes de Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa et Luhanga.
Les éléments de la Police nation congolaise seraient obligés de collaborer avec les groupes armés. Pour autant, leur présence ne garanti pas pleinement la sécurité dans les villages, à proximité desquels évolueraient à la fois la population, dont la majorité exerce des activités agricoles, et les groupes armés étrangers (FDLR FOCA, RUD). Ces derniers auraient parmi la population, des commissionnaires pour la vente de leurs minerais ou des pierres précieuses. Les autorités ont rapporté que certains des commissionnaires qui ont pris la fuite avec l’argent des FDLR ont été poursuivis et tués.  Deux d’entre eux auraient été abattus à Kirumba et à Kanyabayonga.
En même temps,sur le terrain, les militaires de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo, section Désarmement, Démobilisation et rapatriement, réinsertion( MONUSCO/DDRRR) continue de mener des actions de sensibilisation des groupes armés, particulièrement les FDLR, au désarmement, mais la société civile craint que l’impact de ces actions ne soit pas sensible avec le recrutement auxquels s’adonnent les groupes armés.
Les environs de tous les villages visités restent très vulnérables du fait de la présence et de l’activisme des FDLR.
Un militaire des UN dans un village sinistré près de Luhanga

Mission de sensibilisation UN au sud de Lubero, vers Buleusa













*Situation spécifique des femmes et des enfants

En plus du poids de la coutume, comme dans toutes les zones de conflits où les femmes sont les plus vulnérables et paient la lourde  tribu de la guerre, 99% des victimes des violences sexuelles sont des filles et femmes. Pour la majorité des victimes, leurs agresseurs les trouvent dans les champs ou lors des incursions dans les villages par des hommes armés en uniformes militaires. Des cas d’enlèvements des femmes/filles pour exploitations sexuelles sont aussi rapportés ou des cas de meurtres à l’égard des femmes.
Dans certaines zones, les cas des violences physiques sont très courants. En groupement d’Ikobo (Buleussa, Kanune, Kateku) le taux est plus élevé, selon l’Infirmier Titulaire (IT) du Centre de Santé (CS) Buleussa qui a apporté que 5 à 6 cas des coups et blessures domestiques sont pris en charge chaque mois par sa structure
Les besoins le plus urgents exprimés par les fammes à Buleussa ont été surtout de base, notamment : La securité, la rehabilitation des abris, des kits NFI et d'hygienne ,
Une femme de Buleussa s'exprime en décrivant sa situation







* la situation des enfants.
La situation générale des enfants reste très préoccupante dans toutes les zones couvertes par la mission.  Plusieurs cas de violations des droits des enfants ont été rapportés sur différents axes y compris celles en rapport avec la résolution 1612 (meurtre et mutilation, enlèvement, recrutement et/ou utilisation des enfants dans des forces et groupes armes, attaque contre écoles et hôpitaux, viol et autre acte grave de violence sexuelle).
Au-delà de  ces violations, il n’existe pas de mécanisme d’encadrement  pour la réinsertion communautaire et socio-économique  des  Enfants Sortis des Forces et Groupes Armés (ESFGA). Cette carence expose ces derniers aux re-recrutements des seigneurs de guerres qui pullulent dans la zone.
Une staff EADEV s'acquiert de la situation des enfants à Buleussa











Les parents appauvris par les différentes exactions n’arrivent plus à garantir la scolarisation des enfants. Au vu de la situation, plusieurs  enfants sont chefs de ménage et par  voie de conséquence, victimes des violences sexuelles et par là même des filles mères.
Pour des raisons culturelles, les mariages précoces sont très fréquents. Au Centre de santé de Buleussa 70 % des nouveaux cas des femmes reçues aux consultations prénatales sont des mineures.

Les enfants errent dans le village de Buleussa













B. Education :
·   Dans certains villages, les infrastructures scolaires sont soit inexistantes soit en délabrement avancé, où les enfants étudient dans les conditions non protectrices. Tel est le cas de Luhanga, où les enfants étudient sous des hangars.
·  Les enfants parcourent des  longues distances (15 à 25 km) pour accéder aux études secondaires. C’est le cas de Luhanga et Lusogha.
·         Le taux d’analphabètes serait élevé suite à l’inaccessibilité à l’éducation due à la pauvreté causée  par l’insécurité généralisée dans la zone, Manque de kits scolaires et kits enseignants,        Non mécanisation et non motivation des enseignants.
    C. Santé et problématique des viols et violences sexuelles.
La partie sud du territoire de Lubero, où circulent des groupes armés, ne présente pas un environnement protecteur rassurant pour les populations civiles surtout pour les femmes et les enfants. Dans les villages ciblés par la mission, il a été constaté des cas récurrents des violences sexuelles et sexistes à l’égard de la femme et de l’enfant.
Les viols rapportés sont généralement commis dans les champs et sur  les chemins reliant  les villages. Les principaux auteurs sont principalement les hommes armés  en uniformes militaires. Sur les différents axes, les FDLR sont les plus pointés du doigt, suivi des Forces loyalistes,(FARDC).
Les filles du village dénoncent des cas de viol à l'agent EADEV











Les victimes qui sont pour la plupart les femmes,  dénoncent rarement ou pas du tout leurs agresseurs  par peur de la stigmatisation, des représailles des auteurs et, surtout,  du rejet par leurs familles. Pour la plupart, elles choisissent souvent de ne pas se  présenter dans des structures de santé pour la prise en charge. Selon le personnel de santé contacté, certaines victimes arrivent lorsqu’elles ont des complications déjà très avancées.
Certains villages restent éloignés des structures de santé (15 à 20 Km), cela décourage certaines victimes notamment dans la zone Luhanga, Kalevya, Kasiki, etc.
Bien que les Kits PEP soient disponibles dans la plupart des structures de santé de référence visitées,  il n’existe pas une politique harmonisée  de gestion des cas de violences sexuelles.                 La zone de Santé de KAYNA, qui couvre toutes les localités visitées, ne dispose pas de cartographie claire des acteurs, ni d’un plan de  pré positionnement des Kits PEP.
Apres analyse des statistiques disponibles à l’Hôpital Général de Référence, il a été constaté une croissance du  taux des viols à l’encontre des hommes et des jeunes garçons. On signale des femmes parmi les auteurs présumés (certaines sont membres des groupes armés et d’autres sont des civiles). Ces viols ont lieu aussi bien aux champs qu’à l’intérieur des villages ou cités.

  II.  Etats des lieux sur les interventions humanitaires dans les zones visitées
  • Accès/Logistique : L’ONG internationale Welthungerhilfe (ex AAA) est en train de réhabiliter       la route Luofu-Miriki-Buleusa-Bukumbirwa longue de 51 Km, avec un financement USAID.
  • Vivres d’urgence : L’ONG internationale NRC est en train de distribuer des vivres du Programme Alimentaire Mondial en faveur de 26860 personnes retournées et déplacées de Buleusa, Rusamambo, Kateku 1, Kateku 2, Bukumbirwa, Kanune et Kataro/Kaghumo. Au total de 223,610 MT de vivres ont été rendues disponibles pour cette distribution.
  • Eau, Hygiène et Assainissement : Le CICR a fait le captage de sources à Buleusa.
  • Santé : Le CICR est en train de construire le centre de santé de référence de Buleusa. Il a aussi un programme d'appui en formation du personnel, gestion et médicaments en cours dans les structures de santé de Buleusa. Par ailleurs, un appui ponctuel en médicaments est accordé au CS Bukumbirwa (suite au retour d’une partie de la population) et au CS Kateku (suite au pillage).

Depuis le 5 janvier 2012, avec un financement d’ECHO, MERLIN accorde son appui en soins de santé primaires à 13 structures sanitaires au Sud Lubero parmi lesquelles se trouvent le CSR CEPROMI, le CSR Kanyabayonga, le CS Vuvoho, le CS Nyamiindo/Kayna, le CS Kasando, le CSR Kirumba, le CS Miriki et le CS Luofu, en faveur de déplacés et des indigents. Les autochtones bénéficient d’une tarification à moindre coût. Dans ce projet, les activités menées se résument en approvisionnement des médicaments et du kérosène pour la chaîne de froid, en payement des primes de motivation pour B le personnel (après calcul de performance), en formation des prestataires et en supervision conjointe avec les bureaux centraux des zones de santé (BCZ).
  • Evaluations multisectorielles : Des évaluations multisectorielles organisées par Solidarités internationales sont en cours à Buleusa, Kanune et Kateku 1.
  • Sécurité alimentaire : L’ONG locale APETAMACO reçoit le soutient du PAM dans le cadre du programme Vivres Contre Travail en pisciculture à Miriki, Luofu et Kayna ainsi qu’en agriculture. La même ONG locale est aussi appuyée par CRS pour la culture de manioc à Luofu.
  • Protection: L'ONG locale EAD, intervient à Luofo dans la réinsertion des enfants EAFGA par l'apprentissage des métiers génératrice des recettes.                                    
III.Besoins humanitaires identifiés par la mission
*Accès à l’Education
Besoin de construction d’une école d’urgence à Luhanga. L’école primaire qui existe à Luhanga n’a pas de bâtiment.
Besoin de construction de l’EP Lusogha en urgence. Les bâtiments de cette école sont délabrés.
Besoin de construction d’une école d’urgence à Bulindi.
Reconstruire les écoles primaires Buleusa, Mbila/Buleusa, Bukumbirwa, Kateku, Rusamambo, Ikobo/Rusamambo, Kilambo et Kanune, qui se trouvent dans des localités habitées.
Besoin de l’organisation des classes de rattrapage  scolaire et de métiers en faveur des enfants déscolarisés dans les groupements Ikobo, Itala et Tama ainsi que sur l’axe Kanyabayonga-Bulindi-Lusogha.
*Accès à l’Eau Hygiène et Assainissement
Aménagement d’une source d’eau sur le site des retournés de Kyuto, situé sur l’axe menant à Luhanga. Les deux sources aménagées de la zone se trouvent à en environ 5 Km de Kyuto, dans la zone Luhanga ;
Aménagement d’une source d’eau de Lusogha ;
Adduction d’eau dans la zone Bulindi pour les populations de Bulindi et Lusogha. Une potentialité d’adduction existe, avec la présence des sources situées sur une montagne de Bulindi.
Construction des latrines à l’EP Butalongola. Il s’agit d’une école bien construite, en matériaux durable, mais dépourvue de latrines.
*Accès aux Abris et NFI
  Construction des abris en faveur d’au moins 37 ménages à Luhanga. Leurs abris ont été incendiés par les FDLR le 30 janvier 2012.
Distribution des  kits NFI comprenant, y compris les habits à la population de Luhanga, y compris les retournés.
Des équipes de Solidarités International en évaluation multisectorielle dans la zone a reçu une information selon laquelle les déplacés sont plus nombreux que les résidents retournés à Buleusa. En effet, les chiffres bruts révèlent la présence de 812 ménages de retournés et de 1048 ménages de déplacés, en provenance de Bushalingwa, Maruho, Buhimba, Kalinga, Misambo, Ngaha, Kalehe, Ngerere et Mashuta. A Kanune, il a été signalé à Solidarités International la présence de 675 ménages de retournés et 360 ménages de déplacés. Il y besoin d’une contre vérification de ces chiffres en vue d’une distribution des kits NFI.
*Accès à la sécurité alimentaire
Les perturbations climatiques sont à la base d’une situation de famine au Sud Lubero, particulièrement à Luofu. En effet, les cultures ont été endommagées d’avril à décembre 2011 à cause des pluies abondantes et, à partir de janvier 2012, elles ont été desséchées suite aux effets d’un soleil accablant. Prenant la vente des cossettes de manioc comme exemple, les autorités et la société civile ont déclaré que 1,5 kg de cossettes de manioc qui coûtait 250 FC coûte actuellement 500 FC. Les populations paysannes n’ont plus de semences vivrières (haricot, pomme de terre, arachide, maïs) et maraîchères (amarante, choux,..) pour la saison culturale qui commence généralement le 15 février.
Note : Il y a un site de déplacés bien organisé  à Lusogha, avec environ 152 ménages.

IV.  Actions de plaidoyers menées sur le terrain

Sur la base des informations et des analyses rapides faites sur le terrain, quelques actions de plaidoyers ont été engagées auprès des Autorités locales par la présente mission de protection :
-          Plaidoyer auprès du 809e  Régiment pour les patrouilles et le déploiement des FARDC sur l’axe Bulindi-Lusogha et environs ;
-          Plaidoyer auprès du 809e  Régiment pour des patrouilles régulières autour des villages où il y a déjà des positions FARDC;
-          Plaidoyer auprès du 809e Régiment contre les travaux forcés et les mauvais traitements que les militaires infligent aux civils ;
-          Plaidoyer auprès du 809e Régiment pour le respect du travail de la Police Nationale congolaise( PNC) à  Mbughavinywa ;
-          Plaidoyer auprès de la PNC de Kayabayonga contre les cas d’arrestation et la détention  illégale ;
-          Plaidoyer auprès de la PNC de Bulindi contre les cas d’arrestation et de détention illégale.
                          
 Au regard de cette brève évaluation de la zone de Lubero, vulnérable de l'actuelle de situation dans les Kivu, il serait pertinent que la mis en oeuvre en fonction du plan de contingence définit dès le début de l'annonce d'une éventuelle traque des FARDC contre les forces négatives dans la sous-Région. Chaque organisation est bien disposée à proposer sa réponse selon son domaine d'intervention en priorisant la protection des femmes et les enfants.

Pour EADEV
Département de communication