Depuis janvier 2012, EADEV, intervient dans le sud de Lubero jusqu'à Kanyabayonga où la situation humanitaire reste trop préoccupante, suite aux évènements tragiques des combats entre groupes armés dans cette zone.
En collaborations avec les acteurs humanitaires de la plate forme, les membres de l équipe d 'EADEV participent activement et régulièrement à des missions d'évaluation globale pour une bonne coordination des réponses conjointes à la situation qui prévaut actuellement dans les Kivu .
Dans ce collectif des ONG humanitaires locaux et internationaux, les objectifs de descente sur terrain sont principalement de collecter les informations sur la
sécurité des populations civiles,d' analyser les différentes
informations en vue des réponses ultérieures adaptées ;de s'acquérir de la situation de protection de l’enfant dans la zone et afin de mener des actions de plaidoyers
auprès des autorités civiles et militaires au niveau local.
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Mme Thérèse d'EADEV en mission d'évaluation inter agence dans le sud de lubero au 16 fevrier |
Au cours de l'évaluation, les ONG ont identifié un duel ,pesanteurs dont notamment la problématiques de la présence ou de l’absence
des forces de l’ordre ainsi de la présence des groupes armés qui ont une influence
directe sur la sécurité des populations civiles dans les zones visitées et les
environnants. Parmi
les zones visitées, on observe la présence des forces régulières(FARDC), de la Police nationale congolaise à Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa et Kanyabayonga.
Par contre,
il n’ y a aucune position des forces loyalistes à Lusogha et
Bulindi; seule une faible présence de la Police nationale congolaise est observée dans ces deux villages (3 à 4 hommes mal équipés). A Luhanga, la
sécurité et la protection des civils sont relativement assurées par une position des FARDC.
Dans les entretiens avec les femmes, les jeunes, les enfants, les autorités civiles
et militaires, les groupes armés sont présents et actifs à l’intérieur ou aux
environs des villages ci hauts visités. D'où une menace permanente des attaques qui provoqueraient un déplacement des populations vers les zones un peu sûres.
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Vue du village de Mbughavinwa lors de l'arrivée d'équipe de'évaluation, avec celle d' EADEV, Th&Phil |
Malgré la présence des FARDC à Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa,
Luhanga et Kanyabayonga les Force de Libération du Rwanda( FDLR )seraient présents à environ 3 à 5 km autour des villages.
Selon les autorités locales, les bases des groupes armés, en particulier les FDLR,
se trouveraient dans les zones de Bukumbirwa, Maruho, Maserehenya, Mirombo,
Ngaha, Kateku, Mwekwe, Kinyamuyagha, Birundule, Mirangi, Lusuli, Kyahala,
Malianga et Kikuku. Ces derniers s’adonnent à l’exploitation artisanale des
minerais dans la partie nord-ouest du territoire de Walikale, à Korombri,
Malimingi, Irameso, Bukonde, Misau, Buruko, Kalinga, Muzanga et Buhimba.
Dans les localités de Mirungi, Kanune, Iremya, Kalehe, Lushoa et Muronga du groupement d'IKOBO, les traques des groupes armés( FDLR, Mai-Mai) par les forces loyalistes ont fait vidé les populations de quelques de ces localités précisément kalehe, lushoa et Muronga.
I.Analyse
des éléments spécifiques de la mission:
A. Sécurité des populations civiles:
On note un sentiment de
relative quiétude au sein des populations des zones où il y a la présence des
FARDC. Quelques situations liées aux comportements de certains éléments FARDC
mais aussi aux opérations militaires fragilisent la sécurité à l’intérieur même
des villages où il y a des positions FARDC. C’est par exemple le cas de Luhanga où les FDLR ont attaqué le 30
janvier 2012, brûlant 37 cases et pillant des vivres et autres biens. Au cours
de leur retrait, ces mêmes assaillants ont pillé le village de Kalevya. Tout
ceci est arrivé après le départ des FARDC
de Luhanga pour une opération militaire à un autre endroit, laissant la
zone Luhanga complètement dégarnie
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Une staff EADEV devant une case incendiée à Luhanga en date du 30 janvier 2012 |
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Constat d’incendie par l équipes inter agence à Luhanga en date du 30 janvier 2012 |
Dans
certains villages où il y a des positions FARDC, la population dénonce quelques
dérives dans les comportements des soldats. A Mbughavinywa, les FARDC
imposeraient à la population des travaux forcés pour la construction de leurs
abris et le creusage de tranchées, en remettant des jetons à ceux qui ont
travaillé et en imposant le paiement d’amendes forfaitaires à ceux qui ne se
sont pas présentés au travail. Ils auraient également extorqué aux fabricants
de planche et à la Fédération des entreprises congolaise une somme respective de 50 $US. Le commandant de la Police et le président de la Fédération des entreprises seraient quant à eux obligés de payer des crédits de téléphone par semaine au commandant
FARDC, qui prélèverait également une partie importante des amendes collectées
par la Police. Cette pratique de raquette finira par créer un conflit entre autorités de la police et civiles. Il
s’immiscerait également dans les attributions traditionnelles de la Police.
A
Kanyabayonga, les militaires se livrent parfois à des violations des droits
de l’homme, notamment des coups et blessures. A Buleusa, ils procèdent
régulièrement à des arrestations arbitraires et torturent des civils, en
échange parfois d’une rémunération versée par la partie plaignante. Par
ailleurs, ils se rendent régulièrement au centre de santé de Buleusa pour
des soins, mais sans jamais payer les frais médicaux.
Par
ailleurs, la Police aurait tendance à accuser la
population de Bulindi de complicité avec les FDLR, mais
il a été relevé par plusieurs sources que les quelques éléments de la PNC et les habitants de la
zone n’ont d’autre choix que de collaborer avec les groupes armés afin
de préserver leur vie. Il est à noter que trois éléments de la PNC
auraient été déployés dans le village depuis mi-janvier 2011, mais ils ne
disposeraient que d’une seule arme. Selon des sources de la société civile, ils
auraient eux-mêmes tendance à inciter la population à payer les taxes illégales
réclamées par les FDLR.
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Enquête des violations des droits humains par les équipes |
Par
ailleurs, l’équipe a constaté deux cas d’arrestation arbitraire et détention
illégale aux cachots de la Police locale de
Bulindi et Kanyabayonga.
La
population serait par ailleurs rançonnée par les forces de sécurité censées la
protéger, sur les axes de Miriki, Buleusa, Luofu, Mbughavinywa et Luhanga.
Les éléments de la Police nation congolaise seraient obligés de
collaborer avec les groupes armés. Pour autant, leur présence ne garanti pas pleinement la sécurité dans les villages, à proximité desquels évolueraient
à la fois la population, dont la majorité exerce des activités agricoles, et
les groupes armés étrangers (FDLR FOCA, RUD). Ces derniers auraient parmi la population,
des commissionnaires pour la vente de leurs minerais ou des pierres précieuses.
Les autorités ont rapporté que certains des commissionnaires qui ont pris la
fuite avec l’argent des FDLR ont été poursuivis et tués. Deux d’entre eux auraient été abattus à
Kirumba et à Kanyabayonga.
En même temps,sur le terrain, les militaires de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo, section Désarmement, Démobilisation et rapatriement, réinsertion( MONUSCO/DDRRR) continue de mener des actions de
sensibilisation des groupes armés, particulièrement les FDLR, au désarmement,
mais la société civile craint que l’impact de ces actions ne soit pas sensible
avec le recrutement auxquels s’adonnent les groupes armés.
Les environs de tous les
villages visités restent très vulnérables du fait de la présence et de
l’activisme des FDLR.
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Un militaire des UN dans un village sinistré près de Luhanga |
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Mission de sensibilisation UN au sud de Lubero, vers Buleusa |
*Situation spécifique des femmes et des
enfants
En plus du poids de la coutume, comme dans toutes les zones de conflits où
les femmes sont les plus vulnérables et paient la lourde tribu de la guerre, 99% des victimes des
violences sexuelles sont des filles et femmes. Pour la majorité des victimes,
leurs agresseurs les trouvent dans les champs ou lors des incursions dans les
villages par des hommes armés en uniformes militaires. Des cas d’enlèvements
des femmes/filles pour exploitations sexuelles sont aussi rapportés ou des cas
de meurtres à l’égard des femmes.
Dans certaines zones, les cas des violences physiques sont très courants. En
groupement d’Ikobo (Buleussa, Kanune, Kateku) le taux est plus élevé, selon l’Infirmier
Titulaire (IT) du Centre de Santé (CS) Buleussa qui a apporté que 5 à 6 cas des
coups et blessures domestiques sont pris en charge chaque mois par sa structure
Les besoins le plus urgents exprimés par les fammes à Buleussa ont été surtout de base, notamment : La securité, la rehabilitation des abris, des kits NFI et d'hygienne ,
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Une femme de Buleussa s'exprime en décrivant sa situation |
* la situation des enfants.
La situation générale des enfants reste très préoccupante dans toutes les
zones couvertes par la mission.
Plusieurs cas de violations des droits des enfants ont été rapportés sur
différents axes y compris celles en rapport avec la résolution 1612 (meurtre et
mutilation, enlèvement, recrutement et/ou utilisation des enfants dans des
forces et groupes armes, attaque contre écoles et hôpitaux, viol et autre acte
grave de violence sexuelle).
Au-delà de ces violations, il n’existe pas de mécanisme
d’encadrement pour la réinsertion
communautaire et socio-économique
des Enfants Sortis des Forces et
Groupes Armés (ESFGA). Cette carence expose ces derniers aux re-recrutements
des seigneurs de guerres qui pullulent dans la zone.
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Une staff EADEV s'acquiert de la situation des enfants à Buleussa |
Les parents appauvris par
les différentes exactions n’arrivent plus à garantir la scolarisation des
enfants. Au vu de la situation, plusieurs
enfants sont chefs de ménage et par voie de conséquence, victimes des violences
sexuelles et par là même
des filles mères.
Pour des raisons
culturelles, les mariages précoces sont très fréquents. Au Centre de santé de Buleussa 70 %
des nouveaux cas des femmes reçues aux consultations prénatales
sont des mineures.
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Les enfants errent dans le village de Buleussa |
B. Education :
· Dans certains villages, les infrastructures scolaires
sont soit inexistantes soit en délabrement avancé, où les enfants étudient dans
les conditions non protectrices. Tel est le cas de Luhanga, où les enfants
étudient sous des hangars.
· Les enfants parcourent des longues distances (15 à 25 km) pour accéder aux
études secondaires. C’est le cas de Luhanga et Lusogha.
·
Le taux d’analphabètes serait élevé suite à
l’inaccessibilité à l’éducation due à la pauvreté causée par l’insécurité généralisée dans la zone, Manque de kits scolaires et kits enseignants, Non
mécanisation et non motivation des enseignants.
C. Santé et problématique des viols et violences sexuelles.
La partie sud du
territoire de Lubero, où circulent des groupes armés,
ne présente pas un environnement protecteur rassurant pour les populations
civiles surtout pour les femmes et les enfants. Dans les villages ciblés
par la mission, il a été constaté des cas récurrents des violences sexuelles et
sexistes à l’égard de la femme et de l’enfant.
Les viols rapportés sont
généralement commis dans les champs et sur
les chemins reliant les villages.
Les principaux auteurs sont principalement les hommes armés en uniformes militaires. Sur les différents
axes, les FDLR sont les plus pointés du doigt, suivi des Forces loyalistes,(FARDC).
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Les filles du village dénoncent des cas de viol à l'agent EADEV |
Les victimes qui sont pour
la plupart les femmes, dénoncent
rarement ou pas du tout leurs agresseurs
par peur de la stigmatisation, des représailles des auteurs et, surtout, du rejet par leurs familles. Pour la plupart,
elles choisissent souvent de ne pas se présenter dans des structures de santé pour la
prise en charge. Selon le personnel de santé contacté, certaines victimes
arrivent lorsqu’elles ont des complications déjà très avancées.
Certains villages restent
éloignés des structures de santé (15 à 20 Km), cela décourage certaines victimes
notamment dans la zone Luhanga, Kalevya, Kasiki, etc.
Bien que les Kits PEP soient disponibles dans la plupart des
structures de santé de référence visitées,
il n’existe pas une politique harmonisée
de gestion des cas de violences sexuelles. La zone de Santé de KAYNA, qui
couvre toutes les localités visitées, ne dispose pas de cartographie claire des
acteurs, ni d’un plan de pré
positionnement des Kits PEP.
Apres analyse des
statistiques disponibles à l’Hôpital Général de Référence, il a été constaté
une croissance du taux des viols à
l’encontre des hommes et des jeunes garçons. On signale des femmes parmi les
auteurs présumés (certaines sont membres des groupes armés et d’autres sont des
civiles). Ces viols ont lieu aussi bien aux champs qu’à l’intérieur des
villages ou cités.
II. Etats des lieux sur les interventions humanitaires dans les zones
visitées
- Accès/Logistique : L’ONG internationale Welthungerhilfe (ex AAA) est en
train de réhabiliter la route Luofu-Miriki-Buleusa-Bukumbirwa longue de 51 Km, avec un financement
USAID.
- Vivres
d’urgence : L’ONG
internationale NRC est en train de distribuer des vivres du Programme
Alimentaire Mondial en faveur de 26860 personnes retournées
et déplacées de Buleusa, Rusamambo, Kateku 1, Kateku 2, Bukumbirwa, Kanune et
Kataro/Kaghumo. Au total de 223,610 MT de vivres ont été rendues disponibles
pour cette distribution.
- Eau, Hygiène et Assainissement : Le CICR a fait le captage
de sources à Buleusa.
- Santé : Le
CICR est en train de construire le centre de santé de référence de Buleusa. Il
a aussi un programme d'appui en formation du personnel, gestion et médicaments
en cours dans les structures de santé de Buleusa. Par ailleurs, un appui ponctuel
en médicaments est accordé au CS Bukumbirwa (suite au retour d’une partie de la
population) et au CS Kateku (suite au pillage).
Depuis
le 5 janvier 2012, avec un financement d’ECHO,
MERLIN accorde son appui en soins de santé primaires à 13 structures sanitaires
au Sud Lubero parmi lesquelles se trouvent le CSR CEPROMI, le CSR Kanyabayonga,
le CS Vuvoho, le CS Nyamiindo/Kayna, le CS Kasando, le CSR Kirumba, le CS
Miriki et le CS Luofu, en faveur de déplacés et des indigents. Les autochtones
bénéficient d’une tarification à moindre coût. Dans ce projet, les activités
menées se résument en approvisionnement des médicaments et du kérosène pour la
chaîne de froid, en payement des primes de motivation pour B le personnel
(après calcul de performance), en formation des prestataires et en supervision
conjointe avec les bureaux centraux des zones de santé (BCZ).
- Evaluations
multisectorielles : Des
évaluations multisectorielles organisées par Solidarités internationales sont
en cours à Buleusa, Kanune et Kateku 1.
- Sécurité
alimentaire : L’ONG
locale APETAMACO reçoit le soutient du PAM dans le cadre du programme Vivres
Contre Travail en pisciculture à Miriki, Luofu et Kayna ainsi qu’en
agriculture. La même ONG locale est aussi appuyée par CRS
pour la culture de manioc à Luofu.
- Protection: L'ONG locale EAD, intervient à Luofo dans la réinsertion des enfants EAFGA par l'apprentissage des métiers génératrice des recettes.
III.Besoins humanitaires identifiés par la mission
*Accès à l’Education
▪ Besoin de
construction d’une école d’urgence à Luhanga. L’école primaire qui existe à
Luhanga n’a pas de bâtiment.
▪ Besoin de
construction de l’EP Lusogha en urgence. Les bâtiments de cette école sont
délabrés.
▪ Besoin de
construction d’une école d’urgence à Bulindi.
▪ Reconstruire
les écoles primaires Buleusa, Mbila/Buleusa, Bukumbirwa, Kateku, Rusamambo,
Ikobo/Rusamambo, Kilambo et Kanune, qui se trouvent dans des localités
habitées.
▪ Besoin de l’organisation des classes
de rattrapage scolaire et de métiers en
faveur des enfants déscolarisés dans les groupements Ikobo, Itala et Tama ainsi
que sur l’axe Kanyabayonga-Bulindi-Lusogha.
*Accès à l’Eau Hygiène et Assainissement
▪ Aménagement
d’une source d’eau sur le site des retournés de Kyuto, situé sur l’axe menant à
Luhanga. Les deux sources aménagées de la zone se trouvent à en environ 5 Km de Kyuto, dans la zone
Luhanga ;
▪ Aménagement
d’une source d’eau de Lusogha ;
▪ Adduction d’eau
dans la zone Bulindi pour les populations de Bulindi et Lusogha. Une
potentialité d’adduction existe, avec la présence des sources situées sur une
montagne de Bulindi.
▪ Construction
des latrines à l’EP Butalongola. Il s’agit d’une école bien construite, en
matériaux durable, mais dépourvue de latrines.
*Accès aux Abris et NFI
▪ Construction des abris en faveur d’au moins
37 ménages à Luhanga. Leurs abris ont été incendiés par les FDLR le 30 janvier
2012.
▪ Distribution
des kits NFI
comprenant, y compris les habits à la population de Luhanga, y compris les
retournés.
▪ Des équipes de
Solidarités International en évaluation multisectorielle dans la zone a reçu
une information selon laquelle les déplacés sont plus nombreux que les
résidents retournés à Buleusa. En effet, les chiffres bruts révèlent la
présence de 812 ménages de retournés et de 1048 ménages de déplacés, en
provenance de Bushalingwa, Maruho, Buhimba, Kalinga, Misambo, Ngaha, Kalehe,
Ngerere et Mashuta. A Kanune, il a été signalé à Solidarités International la
présence de 675 ménages de retournés et 360 ménages de déplacés. Il y besoin
d’une contre vérification de ces chiffres en vue d’une distribution des kits
NFI.
*Accès à la sécurité alimentaire
▪ Les
perturbations climatiques sont à la base d’une situation de famine au Sud
Lubero, particulièrement à Luofu. En effet, les cultures ont été endommagées
d’avril à décembre 2011 à cause des pluies abondantes et, à partir de janvier
2012, elles ont été desséchées suite aux effets d’un soleil accablant. Prenant
la vente des cossettes de manioc comme exemple, les autorités et la société
civile ont déclaré que 1,5 kg
de cossettes de manioc qui coûtait 250 FC coûte actuellement 500 FC. Les
populations paysannes n’ont plus de semences vivrières (haricot, pomme de
terre, arachide, maïs) et maraîchères (amarante, choux,..) pour la saison
culturale qui commence généralement le 15 février.
Note : Il y a un site de déplacés bien organisé à Lusogha, avec environ 152 ménages.
IV. Actions de plaidoyers menées sur le terrain
Sur la base des informations et des analyses
rapides faites sur le terrain, quelques actions de plaidoyers ont été engagées
auprès des Autorités locales par la présente mission de protection :
-
Plaidoyer auprès du 809e Régiment pour les patrouilles et le
déploiement des FARDC sur l’axe Bulindi-Lusogha et environs ;
-
Plaidoyer auprès du 809e Régiment pour des patrouilles régulières
autour des villages où il y a déjà des positions FARDC;
-
Plaidoyer auprès du 809e Régiment contre
les travaux forcés et les mauvais traitements que les militaires infligent aux
civils ;
-
Plaidoyer auprès du 809e Régiment pour
le respect du travail de la Police Nationale congolaise( PNC) à Mbughavinywa ;
-
Plaidoyer auprès de la PNC
de Kayabayonga contre les cas d’arrestation et la détention illégale ;
-
Plaidoyer auprès de la PNC
de Bulindi contre les cas d’arrestation et de détention illégale.
Au regard de cette brève évaluation de la zone de Lubero, vulnérable de l'actuelle de situation dans les Kivu, il serait pertinent que la mis en oeuvre en fonction du plan de contingence définit dès le début de l'annonce d'une éventuelle traque des FARDC contre les forces négatives dans la sous-Région. Chaque organisation est bien disposée à proposer sa réponse selon son domaine d'intervention en priorisant la protection des femmes et les enfants.
Pour EADEV
Département de communication