18 juin 2012

Le 16 juin, lancement de l'année Korczak-2012 en RDCongo avec l'apparition du roi MATHIAS en ville de Beni

Beni, à l'Est de la République Démocratique du Congo l'année Korczak vient d'être lancée par l'Association "Enfants pour l'Avenir et le Développement EADEV.

16 juin 2012, Il est presque 11 heures à BENI, quand dans la grande salle du CAP, CENTRE D’ ACCUEIL PROTESTANT, le Parlement d’enfants réunis sous les auspices de l’ONG/ EADEV, "Enfant pour l’Avenir et le Développement", pour être de cœur avec tous les pays du monde qui ont accepté de commémorer l’Année 2012, dédiée à KORCZAK, monte sur scène pour la présentation de la pièce de théâtre : < ET SI LES ENFANTS GOUVERNAIENT...?, Inspiration du LE ROI MATHIAS 1er ; et cela devant un public estime a plus de 250 jeunes écoliers et adultes.
Mot de circonstance par une jeune parlementaire

Au lever des rideaux, les honorables députes du Parlement d’enfants incarnant les personnages de la pièce, discutent à voix basse avant que le Président du Parlement ne fasse son entrée. Dès l’apparition du président, toute l’Assemblée des parlementaires se lève. Le Président alors, en quelques mots leur explique l’objet de cette session spéciale : LA DESIGNATION DE MATHIAS 1er comme successeur de son défunt père. 
Le petit Roi fait son apparition

Deux camps se constituent  alors autour de ce sujet. Certains parlementaires de l’opposition, estiment que  la montée de MATHIAS 1er sur le trône royal serait sacrifier toute une nation. La raison avancée par ceux-ci est non seulement l’âge de MATHIAS, qu’ils considèrent comme enfant mais surtout un analphabète. 


Le petit Roi avec son parlement d'enfant derrière
L’autre camp par contre, estime que MATHIAS 1er est mieux placé malgré  son âge à prendre en mains la gestion de la chose publique, et, en tant qu’ enfant, il pourrait défendre valablement les intérêts des enfants du monde entier. Le Ministre de la Justice est alors invité à éclairer l’opinion sur certaines clauses de la Constitution. Et pour départir les deux camps, l’Assemblée estime nécessaire de soumettre le futur Roi à un baptême de feu, à l’issue duquel il pourra seulement s’asseoir sur le trône royal. Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

D’une manière ramassée les honorables députés lui présentent un tableau sombre des abus dont sont victimes les enfants tout en lui demandant ce qu’il ferait s’il accédait au pouvoir. Appelé à réagir, la réponse du petit roi est brève.
Le petit Roi dans la foule
En effet, devant l’auguste assemblée le prince dit que si on l’élevait au rang de roi il fera du droit des enfants son cheval de batail mais cela ne sera possible qu’avec l’appui de tous.




Se montrant convaincant a toutes les questions lui soumises par les élus du peuple, MATHIAS 1er au milieu des applaudissements et des cris fusant de partout VIVE LE ROI MATHIAS 1er. .  . VIVE LE ROI MATHIAS 1er . . . VIVE LE ROI MATHIAS 1er. . . est intronisé Roi sous l ’ APPELATION DU ROI MATHIAS 1er .

Remise de cadeau au petit Roi
Très fiers de sentir l’un des leurs au pouvoir, les enfants fêtent alors cette ascension qu’ils estiment être la VICTOIRE DES ENFANTS DU MONDE ENTIER...... Rendez-vous avec la suite du gouvernement des enfants à partir du 02 juillet, pendant les grandes vacances.



Jacques Kombo, 
superviseur de l'atelier

16 juin 2012

Commémoration de la journée mondial de l'enfant africain

16 juin 1976, jour pour jour, un évènement tragique s'est déroulé à Soweto, où des jeunes enfants écoliers noirs ont été massacrés  par le régime de l'apartheid. L' Afrique entière commémore chaque année la journée du 16 juin à mémoire de ce crime odieux commis par la police pendant les moments difficiles de la lutte pour la liberté en Afrique du Sud. Ce massacre est entré dans l'histoire profondément traumatisante de l'Afrique. 
En outre, la situation de l’enfant demeure précaire en Afrique, et surtout caractérisée par les nombreuses violations de ses droits les plus fondamentaux comme les droits à l’éducation, à la santé et aux loisirs. Malgré la ratification des textes juridiques internationaux de protection de l’enfant (la convention 182 de l’OIT, la CIDE de 1989, la charte africaine des droits et de bien-être de l’enfant et la déclaration universelle des droits de l’homme), la majeure partie des pays africains perpétue de nombreux abus en matière de respect des droits de l’homme et de l’enfant. Au-delà des droits fondamentaux, il existe aussi d'innombrables crimes et traitements condamnables tels que le trafic d’enfant, le travail des enfants, le phénomène des enfants soldats, les abus sexuels, etc. Sans oublier tous les enfants victimes du Sida et condamnés à mort du fait de l'absence de volonté politique pour imposer leur accès aux traitements nécessaires à leur survie. Ce constant est quasiment identique dans la majorité des Etats africains où l'opinion de l'enfant est bafoué par l'adulte. Le 16 juin, serait une journée de réflexion sur la considération de l'enfant en Afrique, la valorisation de ses droits conformément à la convention internationale des droits de l'enfant.
Si la situation des enfants  peut être inquiétante partout en Afrique, celle en République Démocratique du Congo reste lamentablement pire, qui nécessite l'attention du monde adulte.


La journée de l'enfant africain n'est pas passée sous silence dans ce pays(RD.Congo), de pire violations des droits des enfants sous plusieurs formes.
A l'Est du pays, précisement en ville de Beni, la journée a été commémoré par plusieurs activités culturelles organisées par un collectif des associations de la société civile oeuvrants dans la protection de l'enfant. Sous le lead de l'association "Enfants pour l'Avenir et le développement" EADEV, cette dernière a reçu le mandat de la plate forme des association de protection de l'enfant de superviser les activités de la journée.


























Dans son action de plaidoyer, EADEV a profité concomitamment de célébrer la journée de l'enfant africain avec le lancement de l'année Korczak-2012 en ville de Beni.
Avec un agenda chargé, la première partie de la journée a été consacré d'un moment de rendre l'hommage aux enfants martyr de Soweto et tous les enfants péris depuis les conflits armés interminable en RDC. Après un défilé officiel, Un culte d'action de grâce a été célébré à l'église de la communauté de CECA20.
Ensuite, un défilé des enfants a été organisé, partant du lieu de culte jusqu'au grand carrefour du centre ville. Accompagné par les structures de protection de l'enfance, organisateurs de la journée, ces derniers ont été conduits vers la grande salle de l'hôtel CAPA pour la présentation des mots de circonstance et l'introduction du plan d'action d'EADEV pendant les vacances d'été.

13 juin 2012

EADEV célèbre la journée internationale contre le travail des enfants en R.D.CONGO

En ville de Beni, l'association EADEV a organisé une conférence débat sur: "LA PROBLÉMATIQUE DU TRAVAIL DES ENFANTS EN RD.CONGO".

Le 12 juin a été déclarée « Journée mondiale contre le travail des enfants ». L’Organisation internationale du Travail (OIT), agence de l’ONU,  a cru nécessaire de consacrer une journée à cette préoccupation majeure de notre temps. Elle a lancé la première Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002 pour mettre en lumière la souffrance endurée par des millions d’enfants dans le monde obligés d’exécuter des travaux souvent éprouvants en violation des normes internationales garantissant les droits de l’enfant. L’occasion de se pencher sur ce phénomène qui touche tous les pays du monde, y compris les pays riches.

On estime à 211 millions[1] le nombre d’enfants de 5 à 14 ans astreints au travail à travers le monde. A ce nombre s’ajoutent 141 millions d’adolescents de 15 à 17 ans dit “économiquement actifs”, c’est-à-dire qu’ils exercent une forme ou une autre d’activité. Plus de 8 millions d’entre eux se trouvent dans une des « pires formes de travail des enfants » : enfants soldats, prostitution, pornographie, travail forcé, trafics et activités illicites.

La République démocratique du Congo figure parmi les pays les plus touchés par le phénomène du travail des enfants et enfants soldats, qu’il s’agisse de travaux domestiques, de travail dans les carrières minières, de prostitution ou d’enfants soldats. Elle est pourtant dotée d’une législation suffisamment protectrice (loi portant protection des l’enfants), mais pas assez appliquée. Elle a par ailleurs ratifié les deux principales conventions internationales traitant des droits de l’enfant et du travail : La Convention internationale relative aux droits de l’enfant de 1989[2] et la Convention no 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’emploi de 1973[3].
L’ampleur du fléau que représente le travail des enfants soulève bien des questions : Pourquoi les enfants sont-ils obligés de travailler ? Qu’est-ce qui motive le recours au travail des enfants ? Pourquoi nos sociétés tolèrent-elle ce fléau ?...
Mais, avant tout, qu’appelle-t-on « travail des enfants » ?

I. Notion du travail des enfants

1. L’enfant
L’article 2 de la Convention n° 182 de l’OIT[4] sur les pires formes de travail des enfants, stipule que «le terme enfant s’applique à l’ensemble des personnes de moins de 18 ans». C’est aussi la définition utilisée dans la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant. Mais les études de l’Organisation internationale du Travail excluent les enfants de moins de 5 ans, même si des cas de travail en-dessous de 5 ans sont souvent signalés. Ainsi les statistiques ne prennent en compte que les enfants entre 5 et 17 ans.
La Convention no 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’emploi de 1973 est le document de référence au sujet de la limite d’âge minimum.
Elle distingue :
- un âge minimum général,
- un âge minimum pour les travaux légers, et
- un âge pour les travaux dangereux.
Elle distingue également les « pays où les services économiques et d’éducation sont insuffisamment développés » et les autres pays (les pays en voie de développement). Pour ces derniers, l’âge minimum général est de 15 ans ou l’âge de fin de scolarisation obligatoire s’il est plus élevé. Pour les travaux légers, le travail est toléré dès l’âge de 12 ans. En revanche, pour les travaux dangereux, le travailleur doit être âgé de 18 ans, ce qui exclut le recours au travail des enfants.

2. Le travail
Le travail est défini comme une « activité économique », qu’elle soit payée ou non, ce qui permet d’inclure l’économie informelle ou le travail domestique dans un autre foyer que le sien. Toutes les tâches exécutées par les enfants ou les adolescents ne sont pas condamnables. En effet, les enfants sont naturellement amenés à aider leurs parents dans les tâches quotidiennes à la maison ou dans l’entreprise familiale. En période de vacances scolaires, ou en dehors des heures de cours, il leur arrive d’aider un ami de la famille à garder son bébé ou à effectuer de petits rangements, ce qui leur fait gagner un peu d’argent de poche. Ces tâches, tout à fait légères, n’empêchant pas les enfants d’aller à l’école, ne rentrent pas dans la catégorie de « travail des enfants ».

3. Le travail des enfants
La notion de « travail des enfants » recouvre trois cas de figure :
- le travail non dangereux,
- les travaux dangereux, et
- les pires formes de travail des enfants.
Le travail léger et non dangereux[5] doit être sans danger pour la santé et le développement de l’enfant et ne doit pas l’empêcher de fréquenter l’école. On admet globalement que ce type de travail est plutôt bénéfique pour l’enfant et l’aide à prendre conscience de l’importance du travail en tant que valeur. L’enfant doit toutefois être âgé de 12 ans ou plus, ne travailler que quelques heures par semaine à des tâches légères. A partir de 15 ans, son travail ne doit pas être répertorié comme « dangereux ». Tout travail accompli en dehors de ces prescriptions, même léger, est considéré comme du «travail des enfants à abolir».
Les travaux dangereux[6] sont ceux qui peuvent « compromettre la santé ou la sécurité physique ou morale d’un enfant ». Certains métiers sont particulièrement concernés. Il s’agit des métiers de la construction, des mines, de l’agriculture avec utilisation de machines et de produits chimiques, …



Les « pires formes de travail des enfants »[7] sont, entre autres, le trafic d'enfants, le travail forcé ou en remboursement d’une dette, la participation des enfants à des conflits armés (enfants soldats mais aussi comme messagers, porteurs, etc.), l’exploitation sexuelle par la prostitution et la pornographie ainsi que les activités illicites comme le trafic de drogue.

4. Les conséquences du travail des enfants
Les enfants astreints au travail s’exposent à une détérioration rapide de leur santé et voient leur avenir gravement compromis. La plupart des enfants astreints au travail sont condamnés à l'analphabétisme à vie car ils sont privés d'école. Ils souffrent de manques affectifs dont ils gardent des séquelles à vie, certaines débouchant sur des troubles mentaux.

Dans l’agriculture et l’industrie, le textile, les usines,… ils s’exposent aux produits chimiques et à la poussière qui intoxiquent gravement leur organisme encore fragile (infections pulmonaires, lésion des yeux, maladies de la peau,...)

Dans l'industrie et l’artisanat, les enfants sont contraints de travailler dans des conditions insalubres et non conformes à la réglementation sur la sécurité. Ils risquent des blessures parfois graves et s’exposent aux maladies professionnelles, ce qui les affecte durement compte tenu de la fragilité de leur organisme.

Dans les mines, ils s’exposent aux mêmes risques que les adultes, voire pire, dont les éboulements souvent meurtriers.

Dans la construction et les bâtiments, les enfants ont des troubles de croissance et des déformations résultant du port de charges trop lourdes.

Le travail domestique fait endurer aux « petits boys » et aux « petites bonnes » des horaires et des conditions de travail éprouvantes. Ils sont en plus l’objet de brimades, de violences physiques et d’agressions sexuelles, non seulement de la part du « patron », mais aussi des autres membres de la famille. Dans de nombreux pays, des familles aisées et éduquées utilisent sans remords des « bonnes », privées d’école pendant que leurs propres enfants poursuivent une scolarité normale. Cette pratique, en plus du dommage irréparable qu’elle fait subir à l’enfant corvéable influe négativement sur l’éducation des autres enfants qui intègrent la culture de l’inégalité de traitement fondée sur les origines sociales. 
Plus généralement, les enfants astreints au travail et qui se retrouvent dans le monde des adultes, loin de la protection de leurs parents, sont victimes de traitements arbitraires et de violences qui peuvent aller jusqu’à l’atteinte au droit à la vie.
Dans les pires formes du travail des enfants, des millions d’enfants dans le monde, en particulier de petites filles, sont carrément livrés au travail du sexe (prostitution, pornographie) et doivent endurer les violences inhérentes à cette activité (viols, agressions dans les rues, bagarres,…) auxquelles s’ajoutent les dépravations (alcoolisme, drogue, délinquance) et les ravages des maladies sexuellement transmissibles (IST,SIDA). Toujours dans le cadre des pires formes du travail des enfants, l’utilisation des enfants dans les conflits armés les expose à de graves risques de blessure, de mort, de mutilation et culture de tuerie. Leur utilisation massive dans les conflits généralement armés peut entraîner de graves déstructurations des communautés entières, la perpétuation des haines et des antagonismes inter-communautaires.  En effet, les enfants soldats, même démobilisés, restent pour longtemps à la fois témoins, auteurs et coupables d’exactions dans lesquelles ils ont été impliqués, et vivent avec la  hantise que ces violences se reproduisent un jour de leur vivant.(ils ont parfois une sérieuse difficulté de recadrer la construction de leur avenir, d’où la conséquence parfois d’une enfance ratée avec des séquelles aussi irréversibles pour engendrer des adultes problématique…

II. Ce qui amène les enfants à devoir travailler 

Si la pauvreté est aujourd’hui retenue comme « cause déterminante » du travail des enfants, d’autres causes doivent également être soulignées.




1. La pauvreté, cause principale

Dans les pays ou les communautés accablées par le chômage et la pauvreté, le travail des enfants fait partie des stratégies de survie. Les parents au chômage ou, plus généralement au revenu modeste, ne peuvent pas faire face aux besoins de base de la famille. Chaque membre de la famille étant une bouche à nourrir, tout le monde est incité à ramener de quoi manger. Les enfants devenant souvent des contributeurs décisifs, en exerçant des activités parfois inavouables, l’autorité des parents se délitent et la dérive du travail des enfants, dans la famille, atteint rapidement le point de non-retour. Le revenu du travail des enfants étant, de toute façon modeste, il ne permet d’assurer que le minimum vital. Ainsi les familles, voire des communautés entières, se retrouvent piégées dans la spirale de la pauvreté, de la survie au strict minimum et de la perpétuation du travail des enfants.
La pauvreté, facteur déterminant du travail des enfants, devient également la conséquence du travail des enfants. En effet, les enfants travailleurs étant généralement issus de familles pauvres, le fait qu’ils soient empêchés d’acquérir une éducation les condamne à la pauvreté. Ainsi la pauvreté passe d’une génération à l’autre. Un cercle vicieux qui condamne les familles et des communautés entières à la pauvreté de génération en génération.

2. La problématique de séparation des parents dans des ménages :

Les séparations des parents de manière illégale, ne garantissant pas la garde des enfants, entraine actuellement un phénomène épouvantable des enfants de la rue. Ces enfants abandonnés à leur sort, se retrouvent dans une obligation d’exécuter toute sorte de travail quelque soit sa forme pour assouvir à leur besoin, surtout alimentaire. D’où on constate les enfants qui passent toutes leur journées ou nuits dans les rues, aux arrêts de transport, dans des ports ainsi que dans les marchés, comme transporteurs des colis, pousses pousseurs, ct…

3. Les autres causes :

  • Absence de scolarisation décente
L’absence d’éducation accessible pour les enfants pose différents problèmes. Les parents ont du mal à envoyer leurs enfants à l’école s’ils doivent payer. Si les parents ne peuvent pas assumer les frais scolaire, les enfants restent à l’écart de l’école et finissent souvent par travailler pour la famille ou ailleurs.

  • Absence de contrôles  et de syndicats 
Le travail des enfants est beaucoup moins répandu dans les grandes entreprises. Il domine dans les petites entreprises et dans l’économie informelle. Les inspecteurs du travail visitent rarement de tels lieux et il y a peu d’implication de la part des syndicats. Le travail des enfants peut ainsi se développer durablement dans de telles conditions.

  •  Facteurs socioculturels
La valeur attribuée à l'éducation par rapport à l'apprentissage ou au travail n'est pas la même selon les cultures : la « culture de l'école » a mis plus d'un siècle à s'implanter durablement en Europe et elle ne semble toujours pas acquise dans de nombreux pays en développement où de nombreux parents ne sont pas allés à l'école. Le travail des enfants, loin d'être vu comme un « fléau », y est valorisé car il permet souvent l'apprentissage tandis que le système éducatif ne mène pas forcément à un bon emploi.  La perception qu'en ont les enfants est aussi variable : certains souffrent de leur condition tandis que d’autres ressentent la fierté d'aider leur famille ou d'apprendre un métier. Le faible taux de scolarisation des filles provient souvent du préjugé selon lequel les filles sont destinées à être mariées. Leur éducation serait une perte de temps et d'argent.


  •  Faiblesse de la scolarisation et des politiques sociales
De même que la scolarisation obligatoire a été un facteur important d'abandon du travail des enfants en Occident, les faibles taux des pays en développement et notamment de l'Afrique sub-saharienne empêchent ce phénomène de reculer. Ainsi, même lorsqu'un enfant est inscrit à l'école, il n’est pas assuré de mener sa scolarité à terme. Seul un enfant sur trois termine son cycle primaire dans le monde.
Des politiques publiques axées sur le progrès social permettent de faire progresser la scolarisation des enfants et de faire reculer le travail des enfants. On doit donc imputer l’échec de l’éducation aux budgets insuffisants alloués par l’Etat. La France est parmi les pays modèles puisqu’elle consacre autour de 1/5ème de son budget à l’éducation, alors que de nombreux pays en voie de développement, dont la RDC, pourtant en retard en la matière, consacrent difficilement 10% de leur modeste budget à l’enseignement. La corruption, le poids de la dette et la faiblesse des recettes ne permettent pas d'accroître ce budget. A cela s’ajoutent les conditions de travail dans l’enseignement. L'Internationale de l’éducation estime que 70 % des enseignants dans le monde sont pauvres. Ils doivent recourir à un travail supplémentaire pour couvrir leurs besoins.

  • Santé et protection sociale
L’état de santé des soutiens de famille et l’absence de protection sociale adéquate peuvent avoir une influence importante sur la décision d’envoyer ou non un enfant au travail. Si les parents sont malades, les enfants sont contraints de devenir des soutiens de famille. Le décès d’un ou des deux parents peut avoir le même effet.
La pandémie VIH/SIDA en Afrique sub-saharienne a eu des effets dramatiques sur le phénomène du travail des enfants. En 1990, on dénombrait un demi-million d’orphelins du SIDA mais en 2003, les chiffres dépassent les 12 millions. On assiste à une augmentation du nombre de foyers ayant à leur tête un enfant dont les parents sont morts du VIH/SIDA et où le réseau familial est incapable de faire face au nombre d’orphelins.

  • Discrimination
La discrimination en matière de sexe, de race, d’origine sociale, de caste, d’ethnie ou autre a constitué un autre facteur conduisant à la persistance du travail des enfants de par le monde. Certaines minorités ethniques victimes de discriminations massives ne peuvent envoyer leurs enfants dans les établissements scolaires.

III. Ce qui motive le recours au travail des enfants

- Un faible coût de la main-d’œuvre. Les enfants travailleurs constituent un réservoir de main d’œuvre bon marché. Trop souvent, ils se contentent d’une rémunération dérisoire. Ils entretiennent avec leurs employeurs une relation « enfant – adulte », voire « père – fils » « mère – fille », ce qui exclue la possibilité d’exercer une quelconque revendication. Ils sont souvent sensibles à l’argument selon lequel leur travail ne compte pas, qu’ils seraient en réalité bénéficiaires en termes d’expérience professionnel et qu’ils devraient se contenter du peu que le « patron » juge bon de donner. Les abus peuvent aller jusqu’aux simples repas en échange du travail, voire carrément rien.
- Le vieil argument du patronat. Le patronat du XIXe siècle suggérait que la petite taille des enfants leur permettait d’accomplir des tâches trop difficiles aux adultes, une idée encore répandue de nos jours. Il estimait que certaines tâches, certaines positions ou certains outils ne peuvent être adaptés aux adultes et doivent nécessiter le recours à la main-d’œuvre infantile. Au-delà de l’argument économique, l'emploi d'enfants était considéré comme un facteur de « paix sociale » et leur évitait de tomber dans la délinquance. Cette dernière idée a été battue en brèche par la montée de la scolarisation et par le fait que la délinquance est elle-même liée au monde du travail : des activités illicites comme le trafic de drogue, le proxénétisme ou le vol sont souvent organisés, avec une relation employeur-employé.
La discipline. Le principal problème auquel sont confrontées les armées régulières et irrégulières en temps de conflit est la discipline. Le recours aux enfants soldats permet de prévenir, en partie, les problèmes de discipline et de revendications des troupes engagées dans les conflits. Les recruteurs considèrent que les enfants-soldats sont « impressionnables, sensibles à l’autorité, moins portés à déserter ou à réclamer leur solde que des adultes ». Actuellement, il y aurait environ 300.000 enfants soldats dans le monde, impliqués dans une trentaine de conflits notamment en République démocratique du Congo.
IV. Lutter contre le travail des enfants
Pour être efficace, la lutte contre le travail des enfants a impérativement besoin d’une prise de conscience collective. Que tout le monde se rende compte que le travail infligé aux enfants les détruit et détruit « le peuple de demain ». En France, lorsque les autorités chargent le Dr Villermé, père de la médecine du travail, d’élaborer un rapport sur l’état de santé des ouvriers (dont des enfants), le pays fait face à un grave problème. En effet, au début du XIXe siècle, des enfants de 5 ans travaillaient couramment 15 à 16 heures par jour. A l’âge de la conscription, plus de 2/3 des jeunes, abimés par le travail, étaient déclarés inaptes. La France, alors confrontée aux risques de guerre, risquait de manquer de soldats.
Si en France, la prise de conscience s’imposa par rapport aux enjeux militaires, il s’agissait, d’une manière générale, de la survie de la nation. Le même réflexe de survie d’une communauté, à moyen et à long terme, peut motiver une prise de conscience susceptible de faciliter l’éradication du travail des enfants et leur scolarisation soutenue. Reste à savoir comment s’y prendre.

D’une manière générale, les révélations médiatisées permettent de faire prendre conscience du fléau. Les ONG prennent le relai. Grâce à elles les grandes entreprises se dotent de « charte éthique » et autres codes de bonnes pratiques et s’interdisent de traiter avec des entreprises qui utilisent le travail des enfants. Par ailleurs, la « consommation citoyenne » permet de s’assurer que le produit acheté a été fabriqué dans des conditions respectueuses de droits des travailleurs et des enfants. Le boycott des consommateurs permet de faire pression sur les entreprises. Ces actions ont toutefois leurs limites et peuvent générer des drames inattendus. L'exemple le plus connu est celui du Bangladesh en 1992. Le projet de loi du sénateur américain Harkin d'interdire l'importation de marchandises fabriquées par des enfants a entraîné le licenciement de près de 50.000 enfants dans le pays où 100.000 enfants travaillaient dans l'industrie textile. Ces enfants, brutalement privés de travail, ont basculé dans d’autres activités illicites parmi lesquelles la prostitution.

Sur le plan international, en plus de diverses conventions[8] consacrant les mécanismes de protection des enfants, l'OIT a mis sur pied, en 1992, le programme IPEC (International Programme on the Elimination of Child Labour, « Programme international pour l'abolition du travail des enfants »). Ce programme vise, en priorité, les pires formes de travail des enfants, celui des filles et des moins de 12 ans. Dans son rapport de 2006, l'IPEC estime que « les efforts engagés un peu partout dans le monde pour combattre ce fléau ont donné d’importants résultats », mais qu'une importante mobilisation reste nécessaire.

Au niveau des ONG, et les sociétés civiles le débat porte sur l’« abolition ». L'abolition se heurte à plusieurs obstacles notamment l'ampleur du fléau que quelques actions médiatisées ne suffisent pas à faire reculer. Par ailleurs, la corruption et les inerties politiques rendent la lutte contre le travail des enfants particulièrement laborieuse. Malgré l’engagement des Etats à assurer l’application de la loi, tous les acteurs du domaine s'accordent sur le fait que seule une lutte efficace contre la pauvreté permet d’obtenir des résultats significatifs.
Les « abolitionnistes » prônent une interdiction complète du travail des enfants, ceux-ci devant être scolarisés. Elle passerait par un durcissement des lois, la répression des employeurs et un développement des politiques d'éducation. Les « non-abolitionnistes », quant à eux, dont de nombreuses ONG de terrain estiment que l'abolition est une utopie à court et moyen terme. Ils proposent plutôt d'encadrer le travail des enfants pour supprimer l'exploitation et permettre un minimum de scolarisation en même temps.

L'UNICEF, quant à elle, propose six mesures pour éliminer le travail des enfants :
- L'élimination immédiate de l'emploi des enfants à des tâches dangereuses.
- L'organisation d'un enseignement gratuit et obligatoire. Dans les pays riches, autrefois confrontés au fléau du travail des enfants, c’est l’instauration de l’enseignement gratuit et obligatoire qui a permis d’éliminer le travail des enfants.
- L'élargissement de la protection légale des enfants
- L'enregistrement de tous les enfants à leur naissance, de manière à pouvoir déterminer leur âge. En République Démocratique du Congo, seuls 31 % des naissances sont enregistrées. La majorité des enfants congolais n’ont alors pas d’identité officielle, ni de nationalité[9]. Cette absence d’identité juridique amplifie le phénomène d’enfants soldats qui, sans famille, se retrouvent désespérément sans aucun droit.
- Une collecte et un contrôle adéquats des données (de manière à connaître avec exactitude l'ampleur du travail des enfants)
- L'établissement de codes de conduite.

Dans les pays pauvres ne disposant pas d’assez de moyens pour garantir l’enseignement gratuit et obligatoire, d’intéressantes initiatives ont permis d’obtenir des résultats encourageants. La fourniture régulière de repas gratuits dans les écoles a permis d’améliorer le taux de fréquentation scolaire, ce qui permet, mécaniquement, de mettre les enfants concernés à l’abri du travail.
Cet article a été proposé par Boniface Musavuli, activiste des droits humains et membre de l'association EADEV-DRC


[1] « Le travail des enfants : un manuel à l'usage des étudiants », http://www.ilo.org/ipec/facts/lang--fr/index.htm
[2] Ratifiée par la RDC le 27 septembre 1990.
[3] Ratifiée par la RDC le 20 juin 2001, sous réserve de l’âge minimum spécifié à 14 ans.
[4] Ratifiée par la RDC le 20 juin 2001.
[5] Convention de l’OIT n° 138.
[6] Convention de l’OIT n° 190
[7] Convention de l’OIT n° 182
[8] De nombreuses conventions ont été ratifiées dans une perspective qui s’assimile clairement à une é

12 juin 2012

Séminaire international KORCZAK-Juin 2012


Comme accoutumé, le mouvement international  Janusz Korczak organise chaque année, un séminaire en mémoire de Korczak,  dont l’histoire a marqué toute l’humanité suite à sa pensé éducatrice et  sa considération qu’il avait des enfants. Son engagement et l’amour  qu’il avait envers les enfants jusqu’à la dernière énergie de sa vie, est au delà de la compréhension humaine qui mérite à nos jour un hommage ineffaçable dans les mémoires des adultes.

Pour cette année 2012, le séminaire a été organisé pour deux jours, du 1er au 2 juin à  Genève, à l’ambassade polonaise.

Contrairement aux années antérieurs, ce séminaire a connu la participation des plusieurs hauts personnages et  cadres de Nattions Unies , les ONGs suisse et internationales oeuvrants dans la protection de l’enfance, le  représentant de la commission européenne pour les droits des enfants, ainsi que les cadres du mouvement international Janus Korczak.
En partenariat avec l’Association Française Janusz Korczak( AFJK), l’association Enfant pour l’Avenir et le Développement EADEV a  été invitée à prendre part à cette intéressante activité.
Durant les 2 jours prévus, les participants ont échangé leurs connaissances et expériences sur la problématique de l’enfance dans le monde, en faisant le lien avec l'article 3 de la convention internationale des droits des enfants.
« 1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale.


2. Les États parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées.

3. Les États parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié » . 
A travers plusieurs jeux, et des thèmes choisis par les facilitateurs du séminaire ont également enrichi l’analyse de l’application de l’article, tant au niveau européen qu’au niveau  international, néanmoins avec particularité étonnante dans les Etats Africains.
La pensé du précurseur des droits  des enfants, le père éducateur Janusz Korczk ,estime que les adultes ne devraient  pas  avoir simplement l'intention d'aimer  les enfants, mais leurs respect serait absolu pour leurs bien être en communauté. L'esprit de la formulation de la convention internationale des droits des enfants, dans certains de ses articles croise cette pensé du précurseur, alors que son application reste une grande difficulté par quelques Etats parties. C’est la grande tâche à réaliser par les acteurs et défenseurs des enfants dans le monde entier .
 Pour la première journée du séminaire, le mot d'ouverture a été prononcé par l'Ambassadeur polonais, certifiant l’année 2012 consacré  à Janusz Korczak, voté par le parlement polonais. Ensuite le professeur  Lothar Krappman, specialiste des droits de l’homme est intervenu, expliquant l’importance de la convention internationale de droits des enfants, la problématique de son application dans certains Etats, ainsi que la non véracité de  rapports  de la situation de protection de l’enfant dans ces pays. Il n’a pas oublié également de rendre un hommage au Docteur pédiatre et père éducateur des enfants, Mr Janus Korczak.
Le déroulement des activités du séminaire s'est fait en workshop de groupes d'échange et discussion autour de la convention internationale des droits des enfants moyennant plusieurs jeux de mis en situation.
Les participants ont analysé  l’application de l’article 3 de la CIDE par rapport au loisir des enfants, la culture de la rue, l’éducation scolaire, la santé, la vie en famille à la maison. 
La deuxième journée a été ouverte par la réflexion de l’ambassadeur défenseur des enfants en République Polonaise. Cette grande personnalité a placé l’enfant au centre de son raisonnement et la vision actuelle des droits des enfants  pour l’avenir. La pensé de Janusz Korczak n’a pas échappé à ce haut cadre dans la protection de l’enfant polonais. Il soutien que les activistes de la protection de l’enfance dans le monde entier, devront se servir  de la vision de ce Pédiatre. 
Le défenseur des droits des enfants en République polonaise au milieu
Les révélations  de Janusz Korczak dans l’éducation de l’enfant devront animer l’ensemble d’acteurs et les Etats parti de la CIDE a insisté M. Marek Michalak.


Cette même réflexion a été appuyée par M. THOMAS HAMMARBERG, de la commission Européenne aux droits de l’homme.
L'Ong DEI-France, pour sa part représentée par Madame Sophie GRAILLAT, a rappelé le rôle de l’enfant et son intérêt supérieur ne doit pas faire l’objet d'une préoccupation des adultes. Les enfants doivent être concerté et participer aux décisions qui leur concerne.

L’association EADEV a questionné la définition de l’article 26 de la CIDE : «  Tout enfant à droit à la scolarité gratuite, droit à la vie et droit à la nourriture ». Pour EADEV, plusieurs enfants ne vont pas à l’école dans plusieurs pays en voie de développement et se battent rien que pour avoir une vie, particulièrement en RDC. Eadev a proposé par son président, M. Augustin VWALUMA qu’une plaidoirie internationale, menée par les associations de défense des droits des enfants dans le monde,  ceci pourrait faire avancer et  respecter l’application de la CIDE par les décideurs de chaque Etat parti.
les participants dans un workshop d'un jeu Korczak