25 mars 2012

Le procès Thomas Lubanga marque un 1er pas de justice pour les crimes de guerres en RDC.

Inculpé le 15 mars dernier au motif d’avoir enrôlé les enfants dans les rangs de sa milice, Thoma Lubanga, patron de l’UPC( Union des patriotes congolais) est l’un des Seigneurs des guerres le plus cruels qui opérait dans le district de l’Ituri, en République Démocratique du Congo. 
Ayant commis plusieurs exactions ignobles entre 2002 et 2003 dans cette partie Nord-Est du pays, le seigneur de guerre est devant le baron de la CPI pour y être jugé. 

Crée par les statuts de Rome il y a 10 ans, la CPI vient de rendre le verdict de son premier jugement réservé à Mr Thoma Lubanga. C’est à l’unanimité que la Chambre d’accusation a prouvé qu’il est coupable de cimes de prescription et d’enrôlement des enfants de moins de 15 ans et les a amenés à participer à un conflit armé.

Une satisfaction parfaite dans la communauté des acteurs de protection de l’enfance par rapport à ce qu’ils considéraient pour leur action,d'inimaginable dans le respect de des droits des enfants. Cependant, Mr Lubanga, n’est qu’un sujet parmi tant d’autres auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au même motif d’enrôlement des enfants dans l’armé et apprentissage de tuerie aux enfants.


Enfant soldat milice UPC

Enfant soldat milice UPC

Thomas Lubanga

Le fait porté à la charge de Mr Lubanga est justifié par les statuts de Rome, qui frappe tout crime  commis à partir de l’année 2002. Cette année marquée par une grande turbulence politique en RDC, a vu l’émergence de plusieurs rebellions, dont notamment le RDC-Goma, RCD/KML, le MLC, le CDNP, UPC, FNI, FRPI dès 1998 à 2003. Ces mouvements politico militaires n’ont pas épargné les enfants à l’enrôlement forcés au sein de leurs troupes selon plusieurs rapports. Bien que certains chefs de ces mouvements soient déjà interpelés par cette juridiction internationale(CPI), l’exécution reste encore non respectée. D’où ils peuvent se retrouver actuellement dans le haut commandement de l’armée nationale congolaise, la FARDC.

Par ailleurs, plusieurs groupes mai-mai et d’autres milice très actifs dans le Nord-Kivu continuent à enrôler par force les enfants comme militaires jusqu’à nos jours. Nous pensons formuler notre recommandation en tant que association œuvrant dans la protection de l’enfance en RDC,(EADEV), que la CPI ne s’arrête pas qu’au procès Lubanga. La question d’enrôlement des enfants et des jeunes adolescents dans les forces et groupes armés n’a jamais été une question de Lubanga seul. Nous pouvons cependant nous réjouir du travail de la CPI qu’à partir de la vertu d' une justice équitable pour la RDC, en tant signataire du traité de Rome, créant cette cour. Il serait regrettable de surprendre l’opinion congolaise par le contraire, alors que toutes les communautés attendent au-delà de cette première action que la CPI vient de marquer, une justice plus équitable et globale pour tous les crimes contre l'humanité en RDC.

Ce procès tant attendu par plusieurs communautés congolaises, internationales, les familles de victimes, ainsi que plusieurs associations de la société civile de protection de l’enfant, vient de donner un premier soulagement face à cet acte cruel, qui a contribué à la destruction de la jeunesse en RDC.

Actuellement, il y a des jeunes démobilisés qui se sont complètement irrécupérable suite aux vécus dans les pratiques militaires avant l’âge requis. Ces jeunes sont abandonnés à leurs propres sorts. L’effort déployer par la communauté internationale dans la mis en place des programme de suivi et réinsertion socioéconomique des ex-EAFGA, en appui aux Ongs locales remédie tant soit peu à cette situation.

La CPI, devrait également poursuivre l’exécution effective les mandats d’arrêt lancés à plusieurs seigneurs de guerre étrangers opérant en RDC et commettant des crimes de ce genre sur le territoire congolais. C’est le cas de la rébellion ougandaise(LRA ) de Joseph Kony, qui a commis plusieurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans l’ exécution délibérée des populations congolaises dans le haut Uélé, le kidnapping des enfants, viol et violence sexuelles faite aux femmes etc. Le FDLR, très actif dans Nord et sud Kivu avec des atrocités inimaginables sur les populations congolaises depuis 1994 à nos jours, avec l’implication des enfants des communautés congolaises des villages environnants leurs bases.

Nous devrions nous mobiliser pour la justice et le respect de droits de l'homme en RDC, ainsi que le respect de l'enfant.
"Si chacun fait quelque chose, nous avancerons".

Département de communication EADEV




21 mars 2012

Quelle efficacité de l’action de protection de l’enfance face aux militaires armés

La République Démocratique du Congo, depuis 1996, traverse une zone de turbulence insupportable, conséquence des plusieurs évènements issus de la guerre de l’AFDL. Cette guerre a laissé derrière son passage une prolifération des rebellions ainsi que des lourdes conséquences inimaginables sur les vies humaines, particulièrement celles des enfants et des femmes. Le droit de l’homme est loin d’être d’application dans ce pays d’environs 70 millions d’habitants, qui est en bourrage permanent dans son processus démocratique depuis son accession à l’indépendance(1960).
Paralysé par ces conséquences, le pays est plongé dans un disfonctionnement sans précédent notamment, la corruption, une gestion publique à outrance, la destruction des infrastructures publique. Cette situation s'en est suivi d'une série des atrocités commises par les agents de l’ordre tel que l’armé et la police au point de fragilisé inévitablement  l’Etat congolais et instaurer une perte de confiance des populations vis-à-vis de l’armé et la police pourtant garant de la sécurité sur toute l’étendu du pays.

Si on peut assister à des graves violations des doits humains impunies et particulièrement ceux des enfants par les militaires de l’armée nationale, tel que des viols et violences sexuelles, tueries, exploitation économique, enrôlement des enfants dans de groupes armés, il y a lieu de se poser la question  de quel partenariat sincère les associations de droits de l’homme et de protection de l’enfance définirait pour l’efficacité de leur action en toute sécurité.
Le seul moyen  d’appui qui ferait évoluer l’effort des acteurs, militant de droit de l’homme ainsi que les défenseurs des enfants pour mettre fin à ces pratiques braconnières de violence sexuelle, particulièrement aux enfants serait la condamnation sévère par une juridiction compétente et impartiale.                                            La RD. Congo étant classé parmi les pays où le respect des droits de l’homme inquiète le reste du monde, la situation des enfants  en a fait une des grave situations dramatiques en violation des droits humains selon plusieurs rapports des ONGs. Le rapport de Human right watch, les associations de la société civile pour les droits de l’homme, ainsi que le rapport du Comité des droits des enfants constaté par les experts, lors de l’ examen  du rapport de la RDC sur la situation des enfants au 18 janvier 2012 à Genève . Les enfants congolais continuent à être les premières victimes de l’insécurité, notamment dans les provinces de l’Est du pays



Néanmoins, nous pouvons être convaincus d’une chose que, si une partie du corps ne va pas bien, le malaise se fait sentir sur l’ensemble de membre du corps. Le phénomène viol et violence sexuel s’est nettement marqué à l’Est de la République, mais actuellement, il est proliféré presque sur toute l’étendu du pays.
Trouvez ici-bas un témoignage d’un cas de violence sexuelle vécu au Kasai-Oriental  tourné au drame accablant avec des conséquences grave il y 24h.
« Policiers et militaires se sont affrontés dimanche 18 mars 2012 en début de soirée, dans la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental en République démocratique du Congo. Les militaires se sont présentés à un poste de police pour libérer leurs amis accusés de viol sur une fille de quatorze ans. Bilan : trois ou quatre morts et de nombreux blessés.
Le point de départ est une affaire de viol sur une fille de quatorze ans. Interpellés, les auteurs de ce crime, deux hommes, sont incarcérés au poste de police de la région du Kasaï-Oriental dans la commune de Guinchi. Peu de temps après, arrivent des éléments du régiment commando d’intervention rapide.
A leur tête, le lieutenant colonel Christian Banga alias de Gaulle. Le contingent exige la libération des deux violeurs présumés, et somme les deux policiers sur place. Ces derniers refusent. C’est alors que les balles crépitent. Un militaire et deux policiers tombent sur le champ. Des blessés se comptent également dans les deux camps.
Les violeurs présumés sont libérés par les commandos de la force d’intervention rapide. Des policiers sont faits prisonniers et conduits au camp militaire Nsélé de Mbuji-Mayi, où leur est réservé un traitement inhumain.
Et dans cette confusion, trois postes de police sont saccagés et pillés. Face aux militaires, la police nationale congolaise (PNC) a du mal à mener son travail, celui d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Il y a quelques jours, un officier de la police a été abattu par des éléments de la justice militaire à Kinshasa. L’affaire est devant les cours et tribunaux »
EADEV-RDC(Enfants pour l’Avenir et le Développement