- Contexte sécuritaire de la zone:
C'est depuis décennie que le groupe rebelle ougandais-ADF/NALU seme la terreur dans le Nord-est du territoire de
Beni en collectivités et secteurs de Bashu, Ruwenzori, Mbau et Watalinga. Le groupe brillaient toujours par des actes des pillages des produits champêtres,
d’élevage et de commerce, des enlèvements des ménages entiers, enfants et
adultes indistinctement, des meurtres ainsi que des mutilations des paisibles paysans. Ce
mode opératoire s’exprimait rarement par des tentatives d’occupation des
entités. Depuis 2011 les derniers rapports de la société civile du territoire
de Beni parlent d’au moins 500 personnes enlevés par ce groupe armé.
Historiquement la population des toutes ces contrées ci-haut cités vit essentiellement
de l’agriculture, avec comme voie d' évacuation de ses produits, la ville de Beni et parfois en
république Ougandaise, qui partage avec elle 2 frontières dont l’une à
Kasindi/Lubiriha (secteur de Ruwenzori) et l’autre à Nobili (collectivité des
Watalinga). Du riz, des bananes et autres cultures vivrières sont complétés par
du cacao, aujourd’hui très rentable comme culture industrielle grâce à l’implantation
dans la région de l’entreprise ESCO KIVU qui en assure la vulgarisation,
l’accompagnement des agriculteurs jusqu’à l’achat des récoltes. C’est cette
agriculture qui permet aux ménages d’accéder aux services de base :
scolarisation des enfants, soins médicaux, alimentation et logement décent.
Aperçu des champs de cacaotiers abandonnés |
Le bilan de cette attaque est très lourd, le bureau central de la zone de santé (BCZ) qui devait lancer une campagne de vaccination le lendemain est totalement vidé de tous les produits et matériel de vaccination y compris du carburant pour maintenir la chaine de froid.
Au niveau du bureau de la BCZ il n’est
resté que quelques archives détruites et
éparpillées, quelques aiguilles destinées à la vaccination du 12 juillet ainsi
que quelques calendriers muraux, vitres et portes cassées et restées béantes (Photo du constat fait par l’équipe mixte EAD
et Save the Children sous le guide du chef de collectivité le 10 Octobre 2013)
La crise humanitaire a connu son
point culminant car toute la population du chef lieu KAMANGO s’est déversée sur
les localités voisines dont NOBILI qui a eu à gérer les activités administratives,
médicales (zone de santé) jadis opérationnelles à Kamango et le gros de la
population déplacées. D’autres zones de forte concentration des déplacés sont
restées Lwanoli, Kikura, voire le territoire ougandais où un camp des réfugiés
a été installé.
Ici l'image des bâtiments de l’EP Lwanoli transformés en dortoir de fortune, Hommes, Femmes et enfants confondus (Photo du 22 Septembre 2013)
Plusieurs cas de violations des droits humains ont été constatés lors de cet évènement . Parmi ceux-ci, nous signalons le cas d'un enlèvement d'une équipe d'une Ong Internationale en mission dans la même localité, dont nous nous réservons de citer le nom dans la localité de Kamango . Quatre membres et un véhicule 4x4 ont été enlevés alors qu'ils se trouvaient dans un hôtel de la place.
Ici furent
enlevés 4 agents d’une ONG humanitaire internationale ainsi que leur véhicule
au cours de l’assaut des ADF/NALU en plein cœur de la cité de KAMANGO le 11
juillet tjrs : Photo 10 Octobre 2013
- Présence de l'Association EADEV dans la contrée
Cette calamiteuse situation humanitaire conséquence de la terrible attaque du 11 juillet ne pouvait faire l'objet d'une mobilisation de plus qu'un acteur humanitaire dans la région en vu de venir en aide les victimes, particulièrement les femmes et les enfants. Avant cet évènement du 11 juillet, l'association EADEV était toujours
actif dans le monitoring et communication
sur les violations des droits de l’homme en général, les 6 violations
des droits de l’enfant en particulier. Cependant ces actions étaient menées
sans une présence physique dans cette collectivité de Watalinga. Au vu de
l’ampleur de la crise humanitaire EADEV a jugé mieux être au chevet de la
population de Watalinga en y ouvrant une représentation, ce qui fut fait le 2
septembre 2013.
Point d’écoute EAD au centres de
Nobili
|
Deux animateurs point d'ecoute |
Le point d’écoute EADEV nouvellement implanté dans cette région s'emploie essentiellement dans la mise en place des structures communautaires
pour la protection de l’enfant.
Après présentation de l’organisation à l’autorité locale,comme
première réalisation, l'organisation a suscité l’implication de la communauté dans la dynamique de protection de
l’enfant en mettant en place un Réseau Communautaire pour la Protection de
l’Enfant, RECOPE et un Club d’enfant. Les missions de ces RECOPE et Club d’enfants
se limitent à :
1°RECOPE
- Sensibilisation et information de la communauté,
des familles et des enfants sur la protection de l’enfant, les services de
prise en charge et les réponses adéquates
- L’identification des cas d’abus et de violations
des droits des enfants
- Référencement, orientation et plaidoyer pour une
prise en charge adéquate des enfants ainsi que les poursuites en justice des
auteurs d’abus et des violations des doits des enfants
- Compilation et transmission des informations et
tendance en matière de protection de l’enfant permettant des réponses efficaces
- Suivi des cas (prise en charge psychosociale,
médicale par les structures compétentes, réunification familiale, réintégration
scolaire et économique, etc.)
Travaux de groupes lors de la formation de RECOPE en Août 2013 à Nobili)
2°CE( Club d'Enfants :
- Sensibilisation aux droits des enfants et leur respect pendant la situation de conflits armé
- Parler des problèmes qu’ils rencontrent et chercher eux-mêmes des solutions à ces problèmes
- Connaissance sur la défense de leurs droits et ceux de leurs camarades
- Apprendre à bien s’exprimer sans avoir peur
- Apprendre le respect mutuel
- Apprendre à faire des activités ensemble
- S’entraider et se donner des bons conseils
- Protéger leurs droits et les droits de tous les enfants de leur école, de leur communauté,
- Travailler pour la prévention des tous les abus contre les enfants
Club d'enfants à Lwanoli |
Par ailleurs, la sensibilisation communautaire au près des déplacés et
des ménages d’accueil est réalisée. L’objectif
de cette activité étant d’identifier d’autres acteurs locaux, si
possible pour une bonne synergie dans l'intervention. A coté de l’organisation BENENFANCE CONGO,
la structure de crise initiative locale, nous sommes parvenus à mettre en place
un bloc uni répondant aux différentes questions de protection de l’enfant dans
les limites de nos moyens. Ainsi par exemple, grâce à cette unité, nous avons
servi de pont à l’organisation IRC
qui a apporté sa pierre à l’édifice en organisant une formation sur « la
prise en charge psychosociale » en faveur des agents sociaux et autres
staff des structures locales
Acteurs Locaux:
Dans la même logique d'intervention, l’organisation Save
the Children Internationale a emprunté le même chemin avec beaucoup
d’ambitions car, après nombreuses séances avec nous et à l’issue de ses
évaluations elle compte appuyer l’approche de la capacitation des RECOPE, clubs
d’enfants et même nous aider à installer des points d’écoute et des centres de
jour dans 4 agglomérations à forte concentration des déplacés à savoir NOBILI,
KAHONDO, KIKURA et LWANOLI, ce qui est une satisfaction pour nous car en plus
de nos activités sur le terrain un plaidoyer est fait au quotidien pour que
d’autres intervenants avec une bonne capacité financière et logistique interviennent dans la région. Seuls nous ne pouvons rien au vue de l’étendue de
la zone à couvrir et de la complexité des besoins sans réponses.
Staff Save the Children Internationale en concertation avec le staff EADEV et Benenfance Congo pour l’évaluation des besoins en
protection dans la région et à l’approche à mettre en place pour palier aux
différents problèmes :
le 5 Octobre 2013 à Watalinga
Equipe de redaction Eadev-DRC
le 5 Octobre 2013 à Watalinga
Equipe de redaction Eadev-DRC
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